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Au-delà du moi

Au-delà du moi

Quand les psychédéliques bousculent la conscience
Plongée directe dans l'inconscient
Au-delà du moi

Au-delà du moi

Quand les psychédéliques bousculent la conscience
Mathilde Ramadier

 “J’ai compris que ce que je prenais au départ pour une bizarrerie à la mode dans le milieu de la tech était en réalité un micro phénomène en orbite d’une véritable révolution de la psychologie et de la psychiatrie.”  (p. 14)

“Stupéfaite, j’apprends que les psychédéliques classiques tels que le LSD et la psilocybine, souvent diabolisés comme les pires des drogues, ne présentent pas de toxicité directe ni de dose létale connue, et ne sont a priori pas dangereux au niveau somatique. De plus, ils ne provoquent pas de dépendance physiologique, puisqu’ils n’agissent pas sur le circuit « hédonique », à savoir le système de la dopamine qui fait partie du circuit de la récompense, contrairement à l’alcool, à la nicotine et même, au café, psychotropes addictifs hélas ordinaires et surtout légaux.” (p. 18)

“L’expérience psychédélique peut en outre provoquer des coups de théâtre, tels que des réminiscences d’événements refoulés conduisant à la résolution de traumas, des révéla-
tions ou des perceptions intuitives profondes (insights) qui permettront de briser des schémas de répétitions, et donc, de sortir d’addictions.” (p. 19)

“Le terme même de « drogue » n’a jamais fait consensus : parle-t-on de ce qui est toxique, de ce qui est addictif, ou de ce qui est illégal, non réglementé ? Il y aurait des raisons de penser que quelque chose ne tourne pas rond.” (p. 21)

“Aiyana avait prévenu certaines d’entre nous : c’est une expérience similaire à l’accouchement. Quand les contractions arrivent, la parturiente sait qu’elle n’a d’autre choix
que d’y aller. La naissance doit advenir, même si l’on refuse de travailler avec la force qui nous submerge. Il ne faut pas simplement subir les contractions, il faut œuvrer avec elles. Alors mieux vaut se plier au phénomène, embrasser ce qui vient, y compris les vagues de douleur, et plonger dans l’expérience, tête la première. Un subtil mélange de consentement et de renoncement. On n’a pas encore inventé la césarienne sous anesthésie générale pour accoucher l’âme.” (p. 61)

 “L’élargissement de ces perceptions-là est très agréable et source de synesthésies inattendues. Mieux voir, mieux entendre, mieux sentir mais aussi que la lumière soit indifférenciée de la chaleur, qu’un nuage soit rose parce que je le sens comme devant être rose. Cette modification, ces déplacements, ces mariages, même fugaces, parlent aux artistes et à qui aime observer, goûter, connaître.” (p. 82)

“La transformation est un principe de devenir universel.” (p.83)

 “La plante m’a montré le chemin, sans coercition.” (p. 111)

“Lorsque le second service d’ayahuasca est arrivé, j’ai eu un doute : comment un deuxième verre allait-il impacter cette enfant ? Je dois la protéger. Je ne voulais pas qu’elle ait de nouveau une frayeur, même si je pouvais lui répéter que tout irait bien. Pour cette raison, je n’ai pas pris le deuxième verre. Ce fut un grand moment d’autodéfense dans ma vie, peut-être même le premier. C’est cela, pour moi, l’enseignement de l’ayahuasca : je peux me protéger.” (p. 113)

“J’ai compris que la réalité est avant tout une histoire de perceptions, et que ce que je ressens constitue une expérience valable.” (p. 137)
 

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Parution le 2 septembre 2025 - 216 pages - 140*190mm

Et s’il était possible d’aller au‑delà de notre « moi » ? De percer les mystères de notre psyché ? Dans ce livre, Mathilde Ramadier explore les vertus thérapeutiques des psychédéliques (champignons, LSD, etc.), actuellement redécouverts par la médecine. Son expérience de l’ayahuasca, un breuvage utilisé depuis des millénaires par les peuples autochtones d’Amazonie, l’a poussée à mener l’enquête.

Parfois plus efficaces que les antidépresseurs pour soigner dépressions et addictions, ces substances sont encore classées comme stupéfiants, mais ouvrent en réalité de grands espoirs dans la prise en charge des souffrances psychiques. Pour en rendre compte, l’autrice a interrogé vingt-six « psychonautes », que l’expérience psychédélique a bouleversés.

Sans apologie ni jugement, cet ouvrage participe à la révolution en cours.