Sur AOC : Venir après, sans oublier et sans souffrir

Publié le 15 avril 2021
Sur AOC : Venir après, sans oublier et sans souffrir

Le journaliste Serge Kaganski consacre une très belle critique au "récit-témoignage" de Danièle Laufer, Venir après, sur le site AOC :

"Elles et ils sont sociologue, pneumologue, psychanalyste, entrepreneur, pharmacienne, galeriste, professeure d’anglais, cinéaste, psychologue, économiste, journaliste… nés entre 1943 et 1965 (ok boomers !), d’horizons, âges, sensibilités et personnalités différents, mais toutes et tous ont en partage un immense point commun : elles et ils ont été élevés par un ou deux parents déportés et témoignent de cette expérience unique, étrange, douloureuse, féconde, dans Venir après de la journaliste Danièle Laufer, elle-même fille de.

Beaucoup de livres, de films, d’œuvres d’art, d’articles, de fictions et de documentaires ont été consacrés à la Shoah et à ses victimes, mais assez peu à la génération d’après qui a grandi sous la terrible ombre portée de cet événement. À quoi ressemble une enfance (et une adolescence) quand vos géniteurs sont des survivants revenus de l’enfer ? Le traumatisme migre-t-il de génération en génération ? Comment gérer un tel héritage ? Qu’en faire ? Comment le transmettre ?

Ces questions qui se posent à toute la société post-Auschwitz d’un point de vue historique, mémoriel, sociologique et politique, se posent avec encore plus d’acuité et sur un mode plus à vif, intime, psychologique, psychanalytique, existentiel, à ceux qui en ont été les héritiers directs. Dans son propre récit qui est le fil conducteur de tous les autres récits de celles et ceux qu’elle a interviewés, Danièle Laufer le dit et redit : sa vie réelle et psychique a été marquée par la déportation de sa mère, elle en a conçu une angoisse, une insécurité, une souffrance, un manque affectif et une fragilité qui l’ont accompagnée tout au long de son existence jusqu’à ce jour (et que l’écriture de ce livre apaisera peut-être)."

La suite à lire ici.