"Derrière le concept de surtourisme, un mépris de classe" Rémy Knafou pour Le Nouvel Obs

Publié le 30 juillet 2024
’Derrière le concept de surtourisme, un mépris de classe’ Rémy Knafou pour Le Nouvel Obs

L'auteur de Réinventer (vraiment) le tourisme est interviewé par Le Nouvel Obs sur le concept de surtourisme et les idéaux qu'il véhicule.

Depuis quelques années, la question du surtourisme s’est imposée dans le débat public avec, cet été encore, de nombreuses manifestations d’habitants hostiles à la venue d’un trop grand nombre de voyageurs en Espagne ou bien encore en Grèce. Quotas, taxes, restrictions : les autorités rivalisent de mesures pour réguler les flux de visiteurs. Dans quel but ? Pour quelle efficacité ? Rémy Knafou, géographe et professeur émérite de l’université Paris I - Panthéon Sorbonne (auteur de Réinventer (vraiment) le tourisme. En finir avec les hypocrisies du tourisme durable, Editions du faubourg, 2023), décrypte ce qui se cache derrière le concept de surtourisme, une notion qu’il convient, selon lui, de nuancer. 

Peut-on dire que le phénomène du surtourisme s’aggrave ? 

Rémy Knafou Il n’est pas facile de répondre car on observe à la fois une augmentation réelle des flux touristiques et un excès dans l’emploi du mot « surtourisme ». Ce terme est utilisé sans discernement, ce qui conduit à culpabiliser les touristes et, bien souvent, à se tromper de cible. Pour commencer, rappelons que les touristes ne sont pas les seuls responsables de la surfréquentation de certains lieux. S’ils s’y rendent, c’est parce que ces sites font l’objet d’une communication abondante et agressive, or, les touristes, par nature, vont dans les endroits dont ils ont entendu parler et où les capacités d’accueil sont importantes. Le surtourisme est par ailleurs un mot trop commode, qui doit être nuancé car il recouvre des situations très différentes.

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